À deux jours du début des Championnats du Monde à Beidaihe (Chine), nous rencontrons Yvan Sivilier qui revient pour nous sur sa médaille aux World Games il y a quelques semaines, ses changement de vie depuis 2 ans en Allemagne, la gestion de sa blessure qui le privait de sa fin de saison l’année dernière, mais surtout de ses sensations à deux jours du début des compétitions.
Bonjour Yvan, tu as décroché une belle médaille de bronze sur le One Lap aux World Games le mois dernier. Peux-tu revenir pour nous sur le tournoi du One Lap ? Est-ce que ce podium t’a apporté quelque chose dans ton état d’esprit avant d’aborder les Championnats du Monde ?
Bonjour, pour mettre le contexte en place, nous sommes arrivés le 9 août à Chengdu et les courses ont commencé le 12 août, sachant que nous n’avons pu rouler sur le circuit routier qu’à partir du 11 août. Il faisait entre 35 et 40 °C la journée avec un fort taux d’humidité.
Le circuit était plutôt à mon avantage avec un circuit roulant de 440 m et une dernière ligne droite de 90 m.
Le tournoi s’est déroulé en 3 manches : série – 1/2 finale – finale (et finale B). Je me suis senti à l’aise et en confiance lors de ce tournoi.
Cette médaille m’a confirmé que j’ai retrouvé un niveau international, elle m’a donc rassuré.
Je n’ai pas réussi à en décrocher une seconde à quelques détails sur le 200 m et une erreur stratégique en finale du 500 m, mais j’ai été au niveau tout au long de la compétition malgré que je sois tombé malade lors de la piste.

La saison passée a été compliquée pour toi avec une blessure à géré qui ne t’avais pas permis de te rendre aux championnats du Monde. As-tu réussi à régler ces soucis physiques ? On sent que tu reviens en force, as-tu l’impression que cette période t’a fait gagner en maturité ?
J’ai en effet eu une hernie discale au mois de février 2024 qui s’est aggravée au cours de la saison, m’obligeant à mettre un terme à la saison après les championnats d’Europe, où je n’ai pas pu performer correctement.
J’ai pris 2 mois de pause (presque) complets hormis des exercices pour améliorer l’état de mon dos. J’ai repris progressivement le sport entre renforcement musculaire spécifique , roller, vélo puis muscu.
J’ai évidemment tiré des leçons de cette blessure et j’ai adapté ma préparation physique en fonction, je limite désormais les charges lourdes en musculation par exemple.
Il y a 1 an et demi, tu as changé de vie en allant t’entraîner et vivre en Allemagne, cela a impliqué un changement d’entraîneur, tu as aussi commencé à t’entraîner sur glace pendant la période hivernale. Peux-tu nous parler de cela, as-tu eu besoin d’une période d’adaptation/transition et sens-tu que cela commence à être payant pour toi ?
C’est bien la seconde saison estivale que je passe à Geisingen, en Allemagne, avec un changement de structure, d’entraîneur, de préparateur physique et de groupe d’entraînement.
J’étais arrivé à un moment où j’avais besoin de changement et je me suis très vite adapté à cette nouvelle vie à Geisingen, malgré un gros contraste comparé à Bordeaux où j’ai vécu pendant presque 6 ans et malgré le fait que je sois arrivé blessé en 2024…
Je m’entraîne plus (environ 20 h / semaine) et je suis 5 à 6 jours/semaine sur les rollers, ce qui aide à avoir de la régularité pour pouvoir progresser.
Je me suis également bien adapté à la programmation de Kalon Dobbin qui m’aide également à progresser techniquement, ainsi qu’à Guillaume De Mallevoue qui gère ma préparation physique à distance et avec qui j’ai une très bonne communication.
J’ai passé mon premier hiver complet sur glace (après quelques semaines de stage en 2023/2024) avec le même groupe d’entraînement qu’à Geisingen et également entraîné par Kalon Dobbin.
J’ai eu du mal à progresser en première partie, car j’ai débuté au retour de ma blessure donc après 2 mois sans mettre les rollers, en manque de repères techniques et avec un niveau physique plus bas de d’habitude.
J’ai néanmoins bien pu progresser en janvier et en février et j’ai pu participer à des compétitions régulièrement.
Cet hiver sur glace m’a permis de progresser dans une discipline complémentaire au roller course, ce qui m’a permis de progresser par la suite techniquement sur les rollers. Cela m’a également permis de retrouver un rythme de sportif de haut niveau, dans une nouvelle discipline et dans un lieu nouveau.

Les Championnats du Monde débutent dans quelques jours. Comment t’es-tu préparé spécifiquement pour ce grand rendez-vous ? Comment se sont gérés les nombreux décalages horaires avec le déplacement aux World Games il y a quelques semaines ?
Je me suis préparé à Geisingen de mars à juillet, en participant également à plusieurs compétitions nationales et internationales.
J’ai passé la seconde partie en France en participant à des stages au sein de l’équipe de France avant les jeux mondiaux et avant les championnats du monde.
Nous avons progressivement adapté nos heures de sommeil à l’heure Chinoise, ce qui m’a permis de m’adapter facilement en Chine sans avoir de troubles du sommeil.
À quoi ressemble la piste à Beidaihe (Chine) ? Comment est ce que tu te sens dessus, est-elle rapide ?
C’est une piste parabolique couverte de 200 m de long et 7 m de large, probablement avec une base en béton, car n’est pas parfaitement lisse, (pleine de petites bosses) mais on s’y fait rapidement.
Le Courtsol offre un bon roulage et une très bonne accroche, c’est la piste sur laquelle j’ai pu rouler jusqu’à présent qui a la meilleure accroche.
Cela la rend rapide pour une piste parabolique.

Quelles sont tes ambitions personnelles sur ces Mondiaux, et sur quelle/s courses souhaites-tu particulièrement briller ?
Je me sens bien sur la piste donc j’ai l’ambition de remporter des médailles sur les courses de sprint aux 200 m, 500 m et au 1 Tour route. J’aimerais également participer au relais avec mes coéquipiers.
L’équipe de France est très performante cette année. Quel rôle souhaites-tu jouer au sein du collectif et dans l’esprit du groupe ?
L’équipe de France est, en effet, très performante en ce moment, avec une grosse progression du côté féminin depuis les 5 dernières années.
À titre personnel, j’apprécie d’échanger avec tout le monde, d’apporter de la joie de vivre et de la légèreté au quotidien, tout en apportant du sérieux et en partageant mon expérience lors des entraînements et lors des moments clé.

Quand tu regardes la concurrence internationale, quels adversaires ou nations seront les plus coriaces en sprint ?
Hormis Chevi Guzman (esp) qui domine le sprint en ce moment avec 5 médailles d’or aux jeux mondiaux 2025, le niveau est assez homogène avec L’Italie, la Colombie, le Chili, l’Allemagne, la Chine et Chine Taipei ont des patineurs de niveau mondial et qui peuvent se battre pour des médailles.
Merci pour ta disponibilité Yvan, nous te souhaitons le meilleur et de la réussite sur ces Championnats du Monde.
Avec plaisir !