Bonjour Marion, peux-tu te présenter en quelques mots?
Peux-tu nous en dire plus sur bande de skateuses ? Pourquoi avoir choisi cet angle d’approche du skateboard pour ce nouveau documentaire ?
Bande de skateuses raconte l’histoire de 7 skateuses entre 2020 et 2021, année symbolique des premiers JO de skate de l’histoire. Ces skateuses toutes passionnées par la planche à roulettes, souvent pionnières nous racontent à travers leur vécu, le skate en tant que pratique et culture, l’histoire du skate féminin en France mais aussi l’évolution de la place des femmes dans la discipline. Leurs aventures nous montre la culture skate dans toute sa palette, entre transmission, compétition et trip en bande. Bande de skateuses c’est un film pour donner envie de se mettre au skate.
En tant que femme qui évolue dans le milieu du skate, c’était évident qu’il y avait un sujet à parler de la place des femmes dans le skate. La pression pour exister dans ce milieu très masculin, je la vivais personnellement non pas en tant que skateuse mais en tant que photographe et filmeur. Je savais de quoi je parlais en quelque sorte. J’ai dès 2015, écrit plusieurs projets sur ce thème mais les médias n’étaient pas prêt et je n’arrivais pas à vendre les docs en question..
Par ailleurs, j’ai réalisé pour France 3 à partir de 2018 un documentaire sur l’histoire de la première Equipe de France de skateboard, celle créée pour aller chercher la qualif aux premiers JO de skate de Tokyo en 2020. Quand les JO ont été décalés d’une année à cause de la pandémie du covid19, j’ai choisi de terminer mon documentaire par l’annonce du décalage, l’évènement étant tout aussi historique que les JO eux même.
J’ai donc terminé ce premier doc et me suis dit que j’avais une chance de raconter la fin de l’histoire, cette dernière année de qualification et les JO en rajoutant l’angle du skate féminin. Et puis tout cela était évident vu que les JO ont imposé une parité qui n’existait pas et qu’ils sont à l’origine en partie de l’explosion de la pratique chez les filles. J’ai donc écrit le projet aussitôt vendu à Canal+ et j’ai commencé à filmer à partir de novembre 2020.
Enfin c’était le bon moment !
Tu l’as déjà évoqué mais quelle est ta relation avec le skateboard ?
Je vis skateboard depuis plus d’une quinzaine d’années. J’ai découvert l’univers parce que ma moitié est skateur, et j’ai tout de suite adoré le rapport à l’image du skate, la créativité, la qualité des vidéos et photos. J’ai donc commencé par apprendre humblement à filmer, photographier du skate et puis à un moment naturellement je me suis mise au skate. Du coup tardivement mais avec autant de plaisir qu’un enfant qui découvre la planche à roulettes.
Le skate est une culture, un mode de vie, une communauté avec des valeurs, des références, il est impossible de réduire le skate à sa pure pratique qu’elle soit dans la rue ou en compétition.
Quel est le message principal que tu as souhaité transmettre a travers ton film ?
Un message de tolérance et d’ouverture à l’égard de tous les genres, les âges, les origines.
J’espère que les gens vont voir le doc et avoir envie de se mettre au skate dans la foulée.
Enfin, quels sont tes futurs projets ?
J’ai également terminé cette année un documentaire qui raconte l’histoire d’une classe pilote d’enfants autistes inclus dans une école primaire publique du nord de la France. Une très belle aventure avec des professionnels dévoués et des enfants super touchants. Le doc sortira sur France 3 pour la rentrée des classes de septembre 2022
Quant à mes futurs projets, je dois dire je fais une pause en ce moment après ces deux projets intenses et suis en train de réfléchir aux prochaines aventures car chaque film est une aventure humaine dense et entière. C’est beaucoup plus qu’un job, il faut à chaque fois y aller avec ses tripes et défendre ses convictions…
Le 10 avril est sorti sur