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Il est l’un des Masters les plus en vue de la saison. Les résultats qu’il a obtenu (jamais moins que la troisième place) y sont pour quelque chose. Mais il n’y a pas que ça. Benoît Dollez est un amoureux du sport, un patineur qui continue de progresser au contact de ses partenaires d’entraînement et des séniors au fil des compétitions et une personnalité qui aime partager et échanger. Forcément, il est devenu, avec son compère du Bétheniville Roller Club Christophe Terroine, l’une des figures du roller de vitesse hexagonal. Dans cette interview, Benoît revient sur cette saison 2022 qui continue, mais aussi sur le roller de vitesse dans sa région – le Grand Est – et sur la catégorie Master à laquelle il appartient.

 

 

 

 

 

« J’adore les valeurs que le sport véhicule ! »

Benoît Dollez

 

 

 

 

 

 

 

 

Bonjour Benoît. Tout d’abord, félicitations pour cette première partie de saison en trombe !

Bonjour. Nous avons commencé la saison par le marathon de Dijon en octobre 2021 où je termine premier. Puis nous sommes allés à Tréveneuc le 1er mai 2022 pour la deuxième étape de la Coupe de France Marathon Roller qui était aussi support des championnats de France Marathon où je termine troisième. La troisième étape s’est déroulée à Louhans le 8 mai et je termine à nouveau troisième. La 4ème étape s’est courue à Lyon (le Lugdunum Roller) le 15 mai et je termine deuxième. Ensuite, direction Rennes sur Roulettes le 22 mai pour la cinquième étape où je gagne. Le 27 mai, on coupe avec la « routine » des marathon pour les championnats de France route à Alençon où je termine vice-champion de France sur le 10km en ligne et champion de France sur le 5000m à points. Et nous terminons la saison à Seyssel pour le Roll’athlon, sixième étape et finale de la Coupe de France Marathon Roller, où je remporte la victoire et le classement général de cette épreuve par la même occasion.

Le roller de vitesse est un sport individuel. Te concernant, on peut tout de même dire que tu le pratiques de manière collective…

 

Il est vrai que le roller de vitesse est un sport individuel, mais je le considère aussi comme une pratique collective. Tout d’abord, j’ai commencé les compétitions en 2015 grâce à un défi que nous nous sommes lancés avec Christophe Terroine. De septembre 2015 à janvier 2019, nous avons partagé tous nos entraînements et nous avons pu ainsi bien progresser. Nous nous connaissons bien et c’est réellement un plus sur les courses où nous pouvons nous entraider. Par exemple, à Rennes sur Roulettes, je me suis échappé après un tour (ce n’était pas la stratégie que nous avions imaginée) : Christophe et Goyan Romano (qui partage nos entraînements car il habite Reims maintenant) m’ont aidé en contrôlant le peloton.

En janvier 2019, Christophe a eu un grave accident et je me suis retrouvé seul pour m’entraîner pendant deux ans. C’est une galère mais aussi un avantage pour travailler le mental. Avec le recul, même si cette période n’a pas toujours était facile, surtout quand les conditions météo n’étaient pas top, je reste persuadé qu’elle m’a permis de progresser. Nous avons repris notre collaboration cette année et ça permet de se mettre minable à l’entraînement, à trois maintenant avec Goyan.

Je considère enfin aussi le roller comme un sport collectif car j’apprends beaucoup au contact de mes adversaires pendant les courses, et aussi en dehors car ils sont devenus des amis.

 

 

« Pourquoi pas un stage Master sur notre piste ? »

 

 

La région Grand Est à laquelle tu appartiens apparaît sur le devant de la scène grâce à toi. Quels sont ses points forts et ses points faibles ?

 

La région Grand Est est sur le devant de la scène grâce aux résultats de plusieurs patineurs. Il est vrai que c’est ma plus belle saison, mais je pourrais citer par exemple Stéphanie Goetschy, Alexandre Garnache ou encore Violette Braun de Bischheim qui ont obtenu de très beaux résultats cette année… Il y en a beaucoup d’autres et c’est un réel atout.

Concernant les infrastructures, nous disposons d’une piste de 200m avec virages relevés à Bétheniville depuis deux ans et c’est réellement un atout pour développer la discipline (voir plus loin, la « Petite histoire de la piste de Bétheniville »).

J’aimerais qu’il y ait plus de regroupements entre clubs pendant l’année. Les clubs de Nancy, Dijon, Epernay, Bischheim et quelques patineurs de Lyon sont déjà venus à Bétheniville… A l’avenir, on pourrait peut-être y faire un grand stage et pourquoi pas un regroupement Masters.

Je ne connais pas trop les infrastructures des différents clubs de la région : il me semble que nous sommes les seuls à avoir une piste aux normes. Il y a aussi un anneau à Bischheim, mais plat. La plupart des clubs ont accès à un gymnase et je pense que pour la pratique extérieure, c’est un peu le système D : parking, zone artisanale…

 

 

Il reste encore quelques rendez-vous d’ici à la fin de la saison, et non des moindres. Quels sont tes objectifs à présent ?

J’ai participé cette année aux 24H du Mans roller début juillet avec l’équipe du Marathon des Grands Crus de Dijon dans la catégorie Vétérans : nous avons remporté l’épreuve et terminé troisième au scratch. Ce fut une très belle expérience et une superbe ambiance avec des nouveaux (Samuel De Deyne, Rémy Vignat, Samuel Hoarau…).

La prochaine échéance est bien entendu le championnat d’Europe Master le 21 août à Mittelland en Suisse. J’aimerai y faire un podium, comme tous les copains de l’équipe de France. Je m’entraîne sérieusement pour essayer d’y parvenir.

J’envisageai d’aller faire le marathon de Berlin en septembre mais je ne suis pas inscrit… Sûrement l’année prochaine. Et concernant les championnats du monde en Argentine, j’aurai aimé y participer mais c’est loin, ça va faire beaucoup de dépenses et je ne pourrai pas m’absenter aussi longtemps… Espérons que ce soit en Europe l’année prochaine

 

 

 

 

 

 

« Il n’y a pas d’âge pour apprendre et se faire plaisir ! »

Benoît Dollez

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plus largement, tu représentes, avec d’autres, le prototype du patineur Master capable de s’adapter à tous les styles de courses, des courses dites traditionnelles sur circuit aux courses d’endurance de 24h, en passant par les ultramarathons de 100km. Les Masters sont-ils l’avenir du roller de vitesse ?

 

Je n’ai pas l’impression d’avoir un profil particulier. J’aime me surpasser, donner le meilleur de moi-même sur les courses, quel que soit le format. Le fait de participer à plusieurs formats de course, marathon, ultramarathon ou championnat route, me permet de faire le point sur mes qualités et mes lacunes. J’aime avant tout le sport en général, c’est mon métier et j’adore les valeurs qu’il véhicule.

Que dire des Masters ? D’abord qu’il n’y a pas d’âge pour apprendre et se faire plaisir. Je tiens à mettre en avant Fifi Chapuis, Daniel Mervelay, Christian Courtois, Claudie Duval, Christine Buquant pour ne citer qu’eux… et tous les maîtres (master en anglais) qui sont toujours présents sur les compétitions. Nous étions tout de même plus de 80 Masters engagés sur le marathon de Rennes sur Roulettes, deux fois plus nombreux que les Séniors/Juniors. Idem à Louhans : 22 Séniors/Juniors et 42 Vétérans, à Lyon 23 Séniors/Juniors et 59 Vétérans…

Je pense que le calendrier y est pour quelque chose cette année, mais on voit bien que les Masters sont présents, qu’ils donnent le meilleur d’eux même et qu’ils permettent aussi de faire vivre les événements. Alors si je peux me permettre, il serait judicieux et respectable de penser à toutes les catégories lors des podiums et d’appeler bien entendu les trois premiers : une photo sur un podium ne coûte pas grand-chose. On ne va pas se voiler la face quand même, l’avenir du roller passe avant tout par les résultats des élites et c’est tellement agréable et enrichissant de les voir patiner !

 

 

Merci Benoît d’avoir répondu à ces questions et nous te souhaitons bonne chance pour tes futures échéances.

 

Vincent Esnault 

Photos : Cécile Vincent et Benoît Dollez

 

 

Petite histoire de la piste de Bétheniville

 

Benoît Dollez, Christophe Terroine et tous les patineurs du Bétheniville Roller Club bénéficient désormais d’un très bel outil pour s’entraîner. Voici la « Petite histoire de la piste de Bétheniville » racontée par Benoît.

 

Cette infrastructure a vu le jour suite à la suite du titre de champion du monde de Christophe Terroine en 2018. Le maire de Bétheniville est venu le féliciter et lors de cet échange, l’idée de création d’une piste a été évoquée. Très rapidement, des démarches ont été entreprises et cette petite commune de 1200 habitants a tenu sa promesse et nous les remercions vraiment.

La piste est en enrobé super lisse avec une très bonne accroche sur le sec. Elle mesure 200m de long et fait 6m de large. La piste est éclairée, elle est entourée de balustrades en polycarbonate et nous devrions avoir une résine en octobre 2022. Il y a des tables de pique-nique et un point d’eau. Elle est située à l’entrée du village, au niveau du parc des sports, lotissement le Clos Saint Jean à Bétheniville.

Le Bétheniville Roller Club a vu le jour le 30 Avril 2020. Il compte actuellement 34 licenciés (90 % de filles) avec un groupe école de glisse et un groupe compétition.  

Nous devions organiser notre première compétition début juin mais nous avons été contraints de l’annuler car les balustrades n’étaient pas terminées. Nous espérons à l’avenir pouvoir accueillir les championnats régionaux dans un premier temps, pour se faire la main, et peut être par la suite organiser une compétition nationale.