Thomas Boucher, le sélectionneur de l’équipe de France de roller de vitesse, part confiant et concentré en Argentine. Les World Skate Games, qui vont se dérouler du 29 octobre au 6 novembre prochain à Buenos Aires pour les épreuves de vitesse, sont le dernier grand rendez-vous de la saison. Les 17 Bleus sont prêts et motivés. Ils ont l’expérience d’un championnat tardif dans l’année (en 2021, c’était en Colombie) et Thomas Boucher les a mené vers les sommets lors du championnat d’Europe de L’Aquila en août. Tous les ingrédients devraient être réunis pour assister à de belles courses et faire vibrer les supporters !
Bonjour Thomas. Peux-tu nous présenter l’équipe de France de roller de vitesse à l’approche des World Skate Games de Buenos Aires ?
L’équipe de France se compose de 17 sportifs dont 11 Seniors et 6 Juniors. Plus précisément, 6 Seniors hommes, 5 Seniors femmes, 3 Juniors femmes et 3 Juniors hommes. C’est une équipe solide avec une certaine expérience des grands évènements chez les Seniors. Lorsqu’on présente des médaillés mondiaux sur une ligne de départ, c’est déjà que nous avons globalement les atouts physiques, techniques et tactiques pour briller. Nous avons un collectif qui vit bien ensemble. J’attache une importance à conserver une bonne humeur et de la joie de vivre dans tous les moments d’un évènement international. Car au-delà des résultats, c’est une expérience de vie qui restera gravée dans les têtes, et autant que ces souvenirs soient agréables à se remémorer. Il faut donc allier le sérieux, le travail dans la préparation et l’évènement avec des soupçons d’humour, de solidarité et beaucoup d’humilité. Une recette pas toujours simple à réaliser avec une vingtaine d’individus différents (staff inclus), mais c’est fondamental pour une performance collective de haut niveau.
« Nous avons des atouts physiques, techniques et tactiques pour briller »
Quels sont tes objectifs, tes attentes, tes espérances pour ces World Skate Games ?
C’est difficile de fixer un objectif très précis en nombre de médailles mais plutôt sur un classement des nations. L’objectif est de terminer dans le Top 3 des nations. En fonction de chaque catégorie, l’objectif n’est pas toujours le même. En effet, j’en attends plus des Seniors femmes et hommes, plutôt que des Juniors dont pour la moitié, c’est le premier mondial. Ils sont là en apprentissage pour le futur, même si j’ai un bon espoir de médailles pour eux aussi.
Tu sais un peu ce qui vous attend sur place ?
Au niveau des infrastructures, la piste est celle des Jeux olympiques de la jeunesse de 2018 : elle n’a pas une bonne finition, avec beaucoup des bosses à la corde. L’organisation a réalisé des travaux récemment, notamment la réfection des balustrades, et pour poser une nouvelle couche de Vesmaco. Mais les surfaces très bosselées, notamment en virage, n’ont pas été traitées.
Pour le circuit routier, je viens de recevoir des informations : il s’agit d’un circuit ayant à peu près la forme d’un rectangle. Mais nous devons nous rendre sur place pour évaluer le revêtement, les angles des virages notamment, et la circonférence, qui doit être autour de 360m je pense. Nous ne pourrons rouler dessus que sur la journée de repos, mais ce seront les mêmes conditions pour toutes les nations.
En ce qui concerne la concurrence, il y a bien évidemment la Colombie qui reste la nation qui devrait terminer à la première place. Ensuite, je pense que nous allons retrouver la France, l’Italie, Taiwan. L’interrogation vient de la Corée du Sud, que nous n’avons pas vu depuis 2019. Je pense qu’il faudra aussi compter sur l’Argentine qui prépare très bien son évènement à domicile. Il ne faut pas oublier des nations comme le Chili ou la Belgique qui ont souvent une ou deux très fortes individualités qui brillent dans leurs catégories.
Tous les athlètes vont être dans un bon état de fraicheur. Chaque pays a géré ses effectifs avec un championnat tardif, notamment les Européens qui ont débuté leur saison depuis le mois d’avril.
Est-ce que tu peux nous présenter le staff qui t’accompagnera ?
Sur ce championnat, Arnaud Gicquel m’accompagne, avec en charge les Juniors plus particulièrement. Amandine Migeon nous rejoint aussi pour nous aider dans toute la partie logistique, gestion du quotidien, qui nous permet de rester concentrés sur le sportif à 100%. Enfin, Julie Dufaud, qui accompagne l’équipe depuis plusieurs années, sera présente sur son premier championnat à nos côtés en tant que kiné. A noter que lors de ces World Skate Games, nous serons à l’hôtel avec toutes les autres disciplines de la délégation françaises de roller sports. Et plusieurs collègues, dont Thierry Cadet, seront aussi à nos côtés pour nous accompagner.
Merci Thomas et bonne chance à toute l’équipe de France !
Interview : Vincent Esnault
Photo : FFRS