Interview de Fabien Savreux
Compte rendu des questions posées au sélectionneur de l’équipe de France Fabien Savreux, avant le match de l’équipe de France contre Noisy-le-Grand, dernier match préparatoire avant le départ pour l’Argentine et les World Skate Games.
Quelles sont vos ambitions pour les World Skate Games ?
L’ambition est d’être proche de notre meilleur niveau. Nous restons sur un bon Euro il y a 1 an et avons fait une bonne préparation. Maintenant il faut retranscrire tout cela sur la piste durant cette semaine de compétition.
Quelle est, selon vous, la clé pour que le collectif fonctionne ?
Comme je l’ai dit, nous restons sur une bonne dynamique : 1/2 finale mondiale avant le Covid, finale européenne il y a 1 an, bonnes prestations en préparation sur ce mois d’octobre. Chacun sait ce qu’il doit faire et le rôle qu’il a à jouer au sein de cette équipe. Tout est clair sur le plan collectif. À partir de là, il faut que chacun soit à son meilleur niveau individuel pour que le collectif performe.
Comment se passe la gestion de l’effectif ?
L’équipe se compose de joueurs professionnels et de joueurs qui travaillent à côté de leur pratique sportive de haut niveau. Il faut donc jongler avec les obligations professionnelles de chacun. Nous n’avons ainsi pas pu faire tous les stages au complet. Il faut également gérer les petites blessures des uns et des autres.
Êtes-vous confiants pour la compétition à venir ?
On ne peut jamais être confiants avant une compétition de ce niveau. Les matchs se jouent à si peu de choses. Nous nous sommes préparés du mieux possible et nous sommes déterminés. Mais il faut reconnaître que les très grandes nations comme l’Argentine, l’Espagne, le Portugal ou encore l’Italie bénéficient d’un cadre de préparation meilleur que le nôtre. Il faut rappeler qu’en France nous ne sommes pas considérés comme pratiquant une discipline de Haut Niveau alors que nous sommes 1/2 finaliste du dernier Mondial et finaliste du dernier Euro ! C’est écœurant …
Pour vous quelle équipe est favorite au titre ? hormis la France
L’Argentine, finaliste du dernier Mondial, évolue à domicile dans une salle qui va réunir 10 000 spectateurs acquis à sa cause. Elle fait forcément figure de favori.
Le Portugal est champion du Monde et l’Espagne championne d’Europe en titre. Pour eux le seul bon résultat sera la victoire finale.
Je pense que nous faisons partie des outsiders, comme l’Italie. Nous avons montré que nous pouvions rivaliser contre toutes les équipes. Mais nous serons attendus et il faudra être à notre meilleur niveau pour espérer répondre à cette attente.
Qu’attendez-vous de ce dernier match avant le voyage pour l’Argentine ?
Nous sommes présents pour finaliser la préparation, on va essayer de mettre en place tout ce qu’on a travaillé pendant les semaines d’entrainements en sachant que l’on prend l’avion demain, on est donc très proche de la compétition, on ne va pas se livrer à 100% sur toute la rencontre.
Je pense que c’est important pour l’équipe de terminer cette préparation avec une belle opposition, en espérant gagner ce soir parce que les victoires appellent les victoires.
Pour l’instant sur la préparation on a effectué 3 victoires en France, 3 victoires en Espagne et puis une défaite lors de la finale du tournoi en Espagne, on est plutôt sur une dynamique positive, on espère continuer comme ça.
Avez-vous passé des consignes spécifiques aux joueurs avant de débuter cette rencontre ?
Surtout ne pas se blesser, parce qu’on est très proche de la compétition, je ne sais pas comment le match va se passer, normalement cela devrait bien se dérouler.
Il faudrait quand même mettre du rythme parce que c’est important d’en mettre dans la phase finale de préparation mais sans piocher dans les réserves bien entendu.
Le club de Noisy est réputé pour sa formation, que donneriez-vous comme conseil à un joueur qui se lance dans le Rink hockey ?
De s’entrainer tous les jours passés du temps sur les patins et crosse à la main dans les clubs on souffre du manque de créneau d’entrainement dans les gymnases, on est obligé de partager à chaque fois les créneaux avec d’autres disciplines qui contiennent énormément de catégories que ce soit en loisirs ou compétitions.
Pourtant les jeunes doivent pouvoir s’entrainer tous les jours s’ils veulent espérer jouer comme les joueurs de l’équipe de France Séniors ou avoir le niveau des grands clubs européens.
Selon-vous, que faudrait-il pour améliorer l’image du Rink Hockey encore peu connue en France ?
C’est compliqué de savoir ce qu’il faut vraiment faire, parce qu’on a l’impression de bien faire les choses, on a l’impression que quand les gens viennent voir le Rink Hockey, ils repartent toujours en étant emballés en découvrant une discipline très spectaculaire.
Mais voilà je pense qu’on est trop petit, il n’y a pas assez d’argent, pas assez de gros partenaires, on ne pèse pas assez pour que les médias s’intéressent à nous.
C’est malheureux à dire, mais c’est comme ça, c’est également pour ça que nous ne sommes pas olympiques, on manque d’un gros sponsor ou une grosse marque qui pourrait nous suivre et ça fait la différence avec des disciplines plus jeunes comme le skateboard, qui deviennent olympiques alors que structurellement, ils sont bien loin derrière nous.
On a effectivement du mal à passer le cap pourtant je pense que télévisuellement c’est un sport qui peut intéresser énormément de gens, après on peut par ailleurs observer deux problèmes en France : le premier au niveau des salles souvent trop petites, et le second le grand nombre de disciplines tracées sur la piste ce qui fait qu’on ne comprend donc plus ce que représentent les marquages.
Il faut reconnaitre ces freins, mais c’est un ensemble. Il faut plus d’infrastructures sportives, plus de créneaux d’entrainements, et que les médias et les partenaires s’intéressent plus à nous.