La Fédération Française de Roller et Skateboard (FFRS) exprime sa vive inquiétude face à l’annonce de la suppression du Pass’Sport pour les enfants âgés de 6 à 13 ans, une décision qui risque de fragiliser durablement la pratique sportive des plus jeunes.
La FFRS compte 57% de licencié.e.s de moins de 18 ans et 50% de licencié.e.s de moins 13 ans. Avec la décision de l’ANS , 25% des jeunes de 6-13 ans se retrouve en situation d’exclusion du dispositif d’accès à la pratique. C’est une aberration.
Si le recentrage du dispositif sur les adolescents peut s’entendre dans une logique de lutte contre la sédentarité, il pose néanmoins question. « Nous partageons cet objectif, bien sûr. Mais nous savons combien il est difficile de susciter une pratique régulière à l’adolescence, sans un premier contact avec le sport dès l’enfance. L’aspect économique n’est pas le premier levier limitant l’accès des adolescents. Avec ce nouveau Pass’Sport visant uniquement les plus grands, on risque de rater la cible », alerte Boris Darlet, président de la FFRS.
« C’est un phénomène inverse chez les plus jeunes. Grâce au Pass’Sport, de nombreuses familles ont pu franchir le pas de l’inscription en club. L’aide de 50 euros représentait un vrai levier d’inclusion pour les publics les plus modestes. Sa disparition est à la fois une menace directe pour la rentrée à venir et une aberration dès lors que l’aspect économique entre directement en compte pour l’accès à la pratique en club à ces âges. 25% des licenciés de cette tranche d’âge, dans notre fédération, sont impactés, c’est énorme et injuste. On voudrait limiter la pratique chez les plus jeunes, on ne s’y prendrait pas autrement. », poursuit-il.
Pour les clubs, l’impact pourrait être brutal. 75 % des structures affiliées à la FFRS (sur un total de 950) avaient intégré le Pass’Sport dans leur dynamique de rentrée. Sa suppression pour les plus jeunes pourrait entraîner une baisse significative des inscriptions dès septembre, avec des conséquences directes sur l’équilibre économique des associations et sur l’activité des éducateurs.
Au-delà de cette mesure, la Fédération alerte sur la nécessité pour l’État de construire des politiques publiques sportives cohérentes et durables, fondées sur la confiance et la stabilité. À l’heure où l’activité physique est reconnue comme un enjeu majeur de santé publique, cette décision envoie un signal contradictoire.