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« J’ai hâte de jouer à domicile en 2023 ! »

 

 

 

Amandine Migeon est entraîneur course pour l’équipe de France depuis 2004. Elle partage la tâche de l’encadrement de l’équipe de France avec Thomas Boucher, le sélectionneur national, et Arnaud Gicquel. Mais ce n’est que la face cachée de l’iceberg. Amandine se définit elle-même comme un « couteau suisse » au sein de la FFRS. Pourquoi ? Elle nous donne la réponse dans cette interview.

 

 

Bonjour Amandine. Quel bilan tires-tu de cette saison 2022 ?

C’est une excellente saison pour l’équipe de France course, tant dans les résultats sportifs que dans l’état d’esprit qui règne au sein de l’équipe ! Mes collègues Thomas et Arnaud ont sûrement déjà dressé le bilan des médailles des 3 grosses compétitions de la saison (World Games, championnat d’Europe et World Skate Games) : je ne reviendrai donc pas sur celui-ci mais plutôt sur un bilan plus qualitatif. Ce que je retiens cette saison, c’est l’esprit d’équipe et la cohésion qui règne au sein de cette équipe, tant du côté des patineurs que de celui du staff. On s’entend bien entre nous, on est plutôt complémentaires et on sait prendre sur nous quand la tension est parfois palpable.

Et du côté des sportifs, les images d’une équipe soudée que vous avez sans doute aperçu au travers des photos et vidéos qui ont pu circuler sont fidèles à la réalité. Les patineurs plus expérimentés, comme notre capitaine Nolan, partagent leur expérience et leurs conseils avec les plus jeunes et savent trouver les mots quand il faut motiver les troupes (ou les remotiver). Notre sport est un sport individuel, mais il se coure en équipe au plus haut niveau : c’est aussi le cas en dehors de la piste. L’équipe, quand elle est soudée, rend plus fortes chacune de ses unités.

 

 

 

 

On voit le résultat, mais on n’imagine pas le travail préparatoire pour en arriver là…

(Peux-tu nous résumer l’essentiel de ton travail et de la préparation pour qu’à chaque fois, les quelques jours que durent les championnats se passent bien ?)

Effectivement, mon travail est un travail de l’ombre ! Certains penseront que c’est un rôle ingrat mais moi, ça ne me dérange pas d’être dans l’ombre : tout ce que je fais, je ne le fais pas pour moi mais pour les patineurs de l’équipe de France. Et je suis convaincue que ce rôle est indispensable à la fois pour les sportifs, afin qu’ils soient dans les meilleures conditions possibles pendant la compétition, et pour mes collègues afin qu’ils puissent se concentrer exclusivement sur leur mission de coach.

Mes tâches sont donc assez variées. En amont des championnats, je suis chargée de la logistique du déplacement et de l’hébergement : pas si simple quand la délégation est conséquente comme au championnat d’Europe (nous partons à 45). Il faut compter plusieurs mois à l’avance pour préparer les déplacements sur les championnats internationaux.

Sur place, je suis un peu un couteau-suisse : multi-tâches par excellence ! Je m’occupe de toute la logistique en général : repas, hébergement, matériel, courses pour les collations et l’eau, préparation des boissons de récupération, horaires des repas et relations avec l’hôtel (jamais simple en course lorsque les horaires ne sont pas les mêmes pour tous et qu’ils changent tout le temps…), transferts entre l’hôtel et le lieu de la compétition si besoin, suivi assurance en cas de blessure… Je suis aussi la déléguée de l’équipe, donc c’est moi qui me rends à la réunion technique avant la compétition, qui récupère les dossards et les distribue, qui fait les réclamations si besoin…

En tant qu’entraîneur course, j’aide régulièrement mes collègues autour de la piste en prenant les temps, en filmant les courses ou encore en prenant les points lors des courses à points. Enfin, et j’en oublie sans doute, je me charge de la communication pour que les supporters de l’équipe de France puissent avoir des photos et des infos presque en live pendant les championnats. Cette année, en interne, j’ai mis en place lors du championnat d’Europe quelque chose qui, il me semble, a participé à la construction de l’esprit d’équipe soudée que nous avons connue… Nolan m’appelle « Mamandine »… ça vous résume bien ce que je représente pour certains !

 

 

 

 

 

 

« Je n’ai pas le temps de m’ennuyer ! » 

 

 

 

 

 

 

En quoi consiste le travail hivernal quand on est cadre technique ?

 

Personnellement, je n’ai pas le temps de m’ennuyer ! J’ai de nombreuses missions en dehors de la coordination de l’organisation des déplacements de l’EDF et de la logistique en compétition. Je suis notamment CTN référente pour le Ministère des Sports du pilotage national de la stratégie de prévention et de lutte contre les violences avec pour objectif de rendre nos pratiques sportives plus sûres et plus saines. Cette mission est très importante à mes yeux et occupe une partie importante de mon temps de travail.

Je suis également chargée de coordonner la mise en place des formations fédérales et professionnelles d’entraîneurs pour la course. Je travaille à l’élaboration de nouveaux contenus et j’interviens en vis-à-vis pédagogique sur certaines d’entre elles. Je suis aussi jury d’examen. Je travaille également à la création d’outils pour la formation continue des entraîneurs : le Coach Info magazine en est un exemple, le séminaire des entraîneurs course en est un autre. En outre, je travaille actuellement sur un projet d’harmonisation de la formation des juges course.

Avec Arnaud, nous travaillons en ce moment aux côtés de la commission course à l’élaboration et la mise en place d’un plan de développement de la course ; nous organisons notamment mi-janvier un séminaire développement avec la CC où nous rencontrerons les commissions course de ligue pour échanger et travailler ensemble sur les actions à mettre en place dans les régions pour augmenter le nombre de licenciés course.

Dans le même sens mais de manière plus transversale, j’accompagne la ligue du Centre Val de Loire où je réside dans sa structuration et je travaille aux côtés de mes collègues du service ressources et développement sur la campagne de subvention PSF (Projet Sportif Fédéral).

 

 

 

 

 

« Gagner plus de médailles d’or à domicile »

 

 

 

 

 

 

Les rendez-vous de l’année 2023 s’annoncent particulièrement intéressants, avec des championnats en Europe. Est-ce plus de pression pour le staff aussi ?

Oh oui !!! J’ai vraiment hâte de vivre un championnat d’Europe en France ! J’ai commencé à travailler avec les équipes de France jeunes et Thierry Zocca à l’époque en 2004 (NB : à l’époque Nolan et Elton était déjà là… C’était leurs premières sélections en EDF !). Je n’ai jamais vécu un championnat d’Europe ou du monde à la maison. Celui-ci aura donc une saveur toute particulière, à la fois pour nous, cadres techniques, mais aussi pour les patineurs, qui « joueront à domicile » et seront encouragés par leurs familles et supporters.

Personnellement j’espère qu’on réussira à en faire une grande fête du roller course, que les clubs seront invités à y participer d’une manière ou d’une autre et qu’une grosse communication sera faite autour de ce championnat. Je souhaite que les jeunes patineurs dans les clubs vivent ce championnat aux côtés de l’EDF et qu’ils repartent avec des étoiles pleins les yeux ! Car un championnat réussi sur ce point, c’est l’assurance du développement de notre discipline sur le territoire. Après, je n’ai aucun doute que mes collègues prépareront les patineurs de la meilleure des façons afin qu’ils montent sur la plus haute marche. Ça fait 2 ans qu’on termine le championnat d’Europe avec plus de médailles que l’Italie, mais derrière eux au classement général car avec moins de médailles d’or… alors j’espère bien que, à domicile, on réussira à leur passer devant !

Merci Amandine et à bientôt !

Interview : Vincent Esnault 
Photo : Amandine Migeon et FFRS