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« Venir avec envie et bonne humeur aux entraînements ! »

interview_arnaud_salquebre_01 Ce sont les femmes et les hommes de l’ombre, sans qui les performances des champions qu’ils suivent seraient certainement moindres. Elles et ils sont là pour guider, conseiller, encourager, faire progresser et apporter le petit plus qui fera la différence… En ce début de semaine, nous sommes allés à la rencontre d’Arnaud Salquebre, l’entraîneur de l’Asphalte Roller Rixheim. Deux « Blacks » ont participé au Flanders Grand Prix le week-end dernier sous les couleurs de l’équipe de France : Jeanne Rencker et Jonah Laieb. Ils sont les symboles de ce club qui ne cesse de grandir depuis une dizaine d’années, et dont Arnaud a pris en charge le coaching récemment, dans la continuité de l’histoire du club. Dans cette interview, il nous parle de la trace laissée par Alexis Laieb et de la vision qu’il a de ses nouvelles fonctions de coach…

Bonjour Arnaud ! C’est un tournant important pour le club de l’Asphalte que cette saison 2015-2016 qui s’annonce…

Bonjour à tous. C’est assez particulier pour moi aujourd’hui de répondre à cette interview proposée par le service communication de la FFRS Course. Effectivement, la saison 2015-2016 qui arrive pour l’ASPHALTE ROLLER RW marque un tournant important dans l’histoire du club. Alexis Laieb, fondateur, président et entraîneur depuis 17 ans, part vers de nouveaux horizons au club de Hockey sur Glace de Delémont (Suisse) pour occuper la fonction d’entraîneur à temps plein. Il ne pourra donc plus assurer les entraînements comme il a pu le faire à titre bénévole durant toutes ces années. Il reste bien entendu Président du club et Directeur Sportif veillant sur « notre tribu » en tant que bon père de famille, et un référent de luxe quant à la bonne gestion de la saison sportive… Ainsi, il a été décidé que j’occuperai le poste d’entraîneur à partir de début août 2015, le club n’étant pas en vacances et assurant tout l’été deux créneaux d’entrainement sur notre circuit routier de Rixheim.

Intronisé depuis trois années sur l’entrainement des différents groupes, école de patinage et groupe compétition, il m’est cependant tout à fait à même de pouvoir dresser un bilan sur notre saison 2015. En effet, n’ayant pas de piste de roller comme espace de pratique, j’étais chargé, entre autres, chaque mercredi après-midi, de déplacer un petit groupe de nos compétiteurs à Geisingen. Ceci dans le souci de préparer au mieux les échéances de Coupe d’Europe ainsi que les Championnats de France en complément que ce qui était réalisé par Alexis. Cette saison a été comme un test où j’ai pu le remplacer sur certains créneaux ou en compétition comme lors du magique France route des Herbiers, sur un circuit flambant neuf. Cette transition était donc tout à fait logique mais surtout programmée, les « Blacks », étant tout de même devenu un réel acteur sur les courses dites traditionnelles du roller course et ne pouvant partir sur un package all inclusive d’approximations quant à la suite des choses.

On peut considérer que la saison 2015 en est à ses deux tiers, mais il reste encore quelques objectifs importants dans les mois qui viennent. Aujourd’hui, quel bilan tires-tu de cette saison pour tes patineurs ?

Le bilan pour nos patineurs, qui ont été pour 95% d’entres eux formés au club, est plus que positif. D’un côté, notre génération 1999-2000 avec deux athlètes sur liste espoir de haut niveau cette saison, quatre la saison prochaine, des médailles et des victoires sur des courses importantes du calendrier national et international principalement glanés par Jonah Laieb et Alicia Delhommais pour ne citer qu’eux. Le premier défendait les couleurs tricolores en Minimes garçons lors du la Coupe d’Europe d’Ostende (Le championnat d’Europe Espoir Jeune ayant disparu du calendrier), la seconde est à la porte du collectif redoutable que forme l’équipe de France des Minimes filles. Ce n’est pas sans compter sur Jeanne Rencker, blessée au genou et qui a fait preuve de courage et d’abnégation toute cette saison pour allez chercher une belle médaille de bronze au niveau national. Comme lot de « consolation », l’ancienne titulaire de l’équipe nationale jeune a obtenu une sélection en Equipe de France Cadettes B pour Ostende. D’un autre coté, une nouvelle génération monte, pour qui les objectifs étaient de découvrir et surtout de prendre du plaisir sur nos pistes et circuits routiers. Nous sommes relativement satisfaits de nos plus jeunes coureurs, qui se comportent aussi bien à l’entrainement qu’en compétition dans le sillage de leurs ainés. Ceci dit, le niveau d’exigence requis pour se placer sur les grosses échéances ne permet pas non plus d’en être pleinement satisfait. Enfin, nous avons la chance également d’avoir un bon groupe de Vétéran 2, Thomas Perret, Patrick Valot, Fabien Yutz, tout trois ayant débutés sur le tard et travaillant contentieusement pour rivaliser avec d’anciens grands champions de la discipline. Et on peut dire qu’ils ont encore cette année fait preuve de réussite.

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Pour nous, il reste bien évidemment quelques objectifs. La Coupe d’Europe d’Ostende du 14-15-16 août pour certains de nos patineurs en était un, en équipe de France ou sous les couleurs du club. La finale de la Nachwuchs Cup à Liestal pour les plus jeunes, coupe voyant s’opposer principalement des clubs suisses, allemands et de l’Est de la France. Nous avons également quelques objectifs européen, avec des étapes à Gross Gerau ou encore l’Internationale de Geisingen. Enfin, nous enverrons quelques éléments sur le France Marathon 2015, mais ce n’est pas ce format que l’on prépare et où on attend des résultats – sauf pour nos Vétérans en travail individuel.

Quels sont tes motifs de satisfactions personnels sur cette première grosse partie de saison ?

Pour moi, la première grosse partie de saison est quasiment achevée, étant donné que le championnat de France piste reste pour nous le principal objectif. Personnellement, je suis satisfait de la confiance que le club a portée en moi pour me titulariser au poste d’entraineur principal pour la saison prochaine. J’ai beaucoup appris cette saison en binôme avec Alexis Laieb, qui a su d’une part me conseiller et me former, et d’autre part me faire prendre goût au coaching. Ensuite, je suis également content des relations que j’entretiens avec les athlètes, m’entrainant par ailleurs avec certains d’eux. Ils me font confiance dans la mesure où je suis en quelque sorte un nouveau dans la discipline, seulement là depuis cinq ans, mais que j’ai pas mal progressé au cours de ces années, autant en tant que coureur qu’en ce qui concerne la qualité de ce que j’ai pu leur proposer à l’entrainement. Enfin, je suis content que toute l’énergie déployée pour aider nos coureurs à atteindre leurs objectifs ne soit pas restée vaine.

Est-ce que tu vois des choses à améliorer ou à changer d’ici à la fin de la saison ?

D’ici la fin de la saison, un gros travail d’organisation est à fournir. Je prépare la rentrée, même si nous n’avons pas totalement arrêté. Je vais m’entourer de jeunes de chez nous pour me suppléer sur l’école de patinage, notamment pour le groupe Baby Roller (4-6 ans). Nous allons continuer avec la même ligne directrice, c’est à dire prioritairement la formation des jeunes et l’accession au haut niveau, donc totalement en phase avec la politique sportive qui s’effectue depuis de nombreuses années au sein de notre club. J’y y adhère complètement. LE TRADITIONNEL OU RIEN !

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Les  » Blacks  » de l’Asphalte

« J’ai beaucoup partagé avec Alexis Laieb »

A titre personnel, cela fait combien de temps que tu entraînes des patineurs et comment est venu cette vocation ?

Pour dresser et surtout introduire le bilan de la première grosse partie de saison, bien évidemment, j’ai déjà pas mal amené d’éléments de réponse à cette question. Comme déjà évoqué, cela fait juste cinq petites années que je pratique le roller course, voire le roller tout court, et trois années en tant qu’entraineur, étant un gymnaste au cours de mes plus jeunes années. J’aime ce sport, je le trouve passionnant et esthétique mais surtout ludique comparée à mes anciennes références. C’est donc tout naturellement que j’ai pris cette fonction, étant en quelque sorte un lien avec le sport de haut niveau que j’ai pu connaitre personnellement dans les différentes salles spécialisés de la pratique gymnique. Ce qui m’impressionnera toujours et qui fait que j’ai envie d’entrainer un club de roller course, c’est de voir des jeunes et moins jeunes venir avec envie et bonne humeur aux entrainements. En gymnastique, c’est quelque peu différent (rires) ! Enfin, j’ai beaucoup partagé avec Alexis, la vie d’un club de l’Est avec ces 25000km par an en laissant du temps. C’est devenu un modèle du genre en la matière pour moi. Ma vocation n’y est pas si étrangère !

On a tendance à ne voir que les aspects positifs de la « fonction » d’entraîneur, à savoir les victoires et les podiums. On oublie parfois que c’est un travail de fond…

Je pense que la principale difficulté de la fonction d’entraineur est la relation avec les parents des athlètes. Je ne pense pas que mes homologues vous diront le contraire. D’autant plus que chez nous, il n’y pas de place pour le loisir à part pour quelques parents de gamins du club désirant parfaire leur technique. Nous n’avons pour ainsi dire que des compétiteurs. Le reste n’est que de l’implication, du temps et du travail. Il faut cependant relativiser, dans le domaine passionnel qu’est le roller course pour moi : ses efforts et ses concessions ne sont pas non plus une épreuve en soi. Quand on aime, et bien on aime et on oublie finalement les difficultés. Je suis jeune et motivé, mais avec un retour d’expérience relativement faible. Il faudra peut-être me reposer la question dans quelques années… Il y a bien une composante importante ici dans l’Est de la France que je connais, c’est à dire le froid, le mauvais temps, les kilomètres et les nuits à l’extérieur et le manque de synergie entre les clubs course locaux. Heureusement que nous avons nos amis du RSDB avec à leur tête Pierre-Emmanuel Hardy, un ami qui fait un travail remarquable au sein de son club et avec qui nous allons travailler encore ensemble notamment sur des stages proposés aux jeunes compétiteurs !

Quels sont les athlètes les plus « faciles » à coacher ? Et les plus « difficiles » ?

interview_arnaud_salquebre_02A l’ASPHALTE ROLLER RW, nous avons une parité non respectée à la faveur des filles. Pour moi, ce sont plutôt ces dernières, qu’il me semble plus facile à coacher, simplement par le meilleur respect des consignes et l’approche plus mature de la performance. Mais attention, jusqu’à une certaines catégories où à partir de CJS, ça devient plus compliqué, et à raison. Les études, le manque d’adversité sur les courses locales, souvent la fin de la pratique qu’il faut accompagner. Notre club, ce n’est pas que le roller, c’est une grande tribu de part le temps de déplacement et d’entrainements passé ensemble et où effectivement l’arrêt de la pratique devient une épreuve plus bouleversante. Pour ce qui concerne les garçons, il faut souvent canaliser, adapter, personnaliser le coaching. Et heureusement, c’est ce qui fait la qualité de nos coureurs, leur personnalité. Cela est cependant le groupe le plus énergivore en soi avec de bonnes et moins bonnes surprises ! (rires)

« Toujours avec plaisir et émotion »

Quels sont les objectifs ou les rêves qu’il te reste à accomplir dans ta carrière d’entraîneur ?

Et bien étant au pied d’une nouvelle expérience – assurer le coaching des groupes de l’ASPHALTE ROLLER RW -, mon principal objectif est d’en assurer la continuité de la meilleure façon qui soit. Je reste confiant quant à la tâche que cela impose. C’est un challenge qu’on espère réussir. Au niveau formation, n’étant que titulaire d’un BF en initiation roller, d’un BAFA et BAFD, je compte passer le CQP en VAE dans le but de capitaliser (compte temps et financier) afin de suivre par la suite un DEJEPS et me libérer de mes obligations professionnelles pour un laps de temps. Me reposant sur mes trois premières années d’apprentissage avec Alexis mais également sur 10 années d’animation et de poste cadre au sein de centre aéré, en colo et notamment avec l’initiation roller depuis quatre ans.

Je rêve bien évidemment à des expériences enrichissantes que pourra m’amener ma vie d’entraineur. J’en suis presque au début. Tout est à écrire… Enfin, je voudrais faire accéder un maximum de patineurs à la pratique sportive de haut niveau, avec le niveau d’exigence requis, conforme à ce que j’ai vu et appris d’Alexis ou de Pascal Briand. En rapportant cependant une touche personnelle de ce que j’ai pu vivre au long de mes neuf années de gymnastique au sein de mes anciens clubs et le sport-études (ancien pôle espoir) que j’ai suivi plus jeune. Mais attention, toujours avec plaisir et émotions : après tout, on pratique un sport de glisse…

Qui sont tes meilleurs soutiens ?

Pour ceux du club, Alexis Laieb, notre président, qui m’a toujours soutenu depuis que je suis au club et qui m’a fait surtout confiance sur le poste d’entraineurs que j’occupais. Il y a bien entendu notre extraordinaire Comité Directeur qui fait un travail remarquable pour le club, Sandrine Simon, Sabine Rencker, et Thomas Perret qui s’ajoute. Et enfin les parents investis dans la vie du club, sollicités sur les déplacements, sur l’organisation de courses comme notre traditionnel Open ou encore notre étape du Roller Indoor Serie à Wittenheim. Les jeunes bien sûr, notamment Jeanne Rencker qui m’a aidé toute l’année avec le groupe Baby Roller, ou encore Emma Laieb qui assure des animations d’été qui nous permettent de détecter des enfants. Nos juges régionaux et nationaux émanant du club. Bien entendu, les villes de Rixheim et de Wittenheim où nous disposons d’espace de pratique pour l’entrainement en indoor au travers de deux gymnases et sur circuits routiers. Les municipalités, le Département, le CNDS, le CD68, la ligue, les généreux donateurs dans le cadre d’opérations ainsi que l’investissement des parents qui sans eux ne nous permettrait pas d’appliquer notre politique sportive. J’en profite pour y ajouter Valérie Kiefer, de notre club, pour ces actions. Les membres de la DTN qui viennent maintenant de manière régulière proposer des stages du projet de détection à nos athlètes. Les membres de clubs et familles qui nous ont accueilli au sein de leurs maisons sur les championnats et autres courses nationales et qui ont de ce fait allégé les charges relatives à nos nombreux déplacements d’équipes. Et pour finir, le team de l’Arena Geisingen avec qui nous traitons pour organiser chez eux un entrainement hebdomadaire mais également des stages club et autres.

Quel message voudrais-tu leur faire passer pour conclure ?

Je tiens à remercier l’ensemble des personnes avec qui j’ai pu travailler ou collaborer de manière positive au cours de ces dernières années. Mais également tous les gens formidables que j’ai rencontrés et avec qui on a pu échanger dans le milieu intimiste du roller tradi. On se retrouve donc comme à l’accoutumée ou presque pour la prochaine saison sportive !

Et bien merci Arnaud, et donc à très bientôt !