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Alexis Contin est comme le phénix : il renaît toujours. Après une quinzaine olympique compliquée, où il est arrivé à Sotchi avec une hyperthyroïdie notamment, le Malouin a pris le temps de se reposer et de digérer la déception. Déjà d’attaque sur les premières Europa Cup de la saison, il est ensuite devenu champion de France à Valence d’Agen, puis à Etables-sur-Mer, et champion d’Europe à Geisingen. Sa saison 2014 est déjà gagnée ! Mais l’envie d’aller décrocher une prime exceptionnelle à Rosario en Argentine pourrait bien le pousser vers d’autres sommets… 

Alexis, à ce stade de la saison, on peut dire que tu n’as qu’un seul objectif en tête : le championnat du monde en Argentine, à Rosario.

Les saisons où j’ai la chance de pouvoir m’y rendre, le championnat du monde est toujours l’objectif principal. L’entrainement s’intensifie maintenant et il est plus facile d’imager ce pourquoi on s’entraine. Nous nous trouvons sur un championnat atypique car placé très tard dans la saison. Je dois également prendre en compte le fait que je suis toujours en convalescence et que je ne peux pas m’entrainer comme je le souhaite. On se prépare dans le but de viser la plus haute marche, mais il est impossible de savoir avant la fin de la première course si cela est utopique.

Cela passe par quelles étapes ?

Nous avons des checkpoints, bien entendu, afin d’évaluer la préparation. Le championnat d’Europe en était un, mais plus important sont les stages mis en place par la DTN avec des outils d’évaluation que l’on retrouve au fil des années. Pour le plan d’entrainement, Alain Nègre me suit depuis le début de ma carrière Senior et nous avons désormais un certain recul, même si, encore une fois, cette année n’est pas ordinaire à cause de ma maladie.

 « Ce sera dur à Rosario pour les Européens »

 

Cette saison 2014 est assez inédite dans sa longueur, et tu es certainement celui qui a le plus d’arguments pour la gérer, non ?

Je pense que ce championnat du monde en Amérique du Sud sera certainement le plus dur pour les Européens de ces dernières années. Je m’attends à une domination des pays de l’hémisphère Sud de par la complexité du mois pré-mondial en terme d’entrainement. J’ai vécu le mondial de 2003 au Venezuela et je garde le souvenir d’une préparation vraiment difficile en termes de météo. Logiquement, les entrainements qualitatifs sont plus difficiles à faire sous une pluie fine d’octobre et 10 degrés que sous un beau soleil et 25 degrés.

Ton palmarès s’étoffe encore cette année avec deux titres de champion d’Europe et deux autres de champion de France.

Le championnat d’Europe fut une surprise. Je ne pensais pas être à ce stade de performance, mais le sport de haut niveau n’est pas une science exacte et il faut savoir profiter quand les évènements s’enchainent bien. Les championnats de France furent un challenge avec le nouveau format de course et mes chutes à répétition…

En regardant en arrière dans la saison, on sent que tu cibles bien tes courses et que rarement, tu manques ta cible. Est-ce la force d’un « champion » ?

Je cours moins que par le passé. J’ai traversé le monde en long et en large au début de ma carrière. Les voyages sont une source de fatigue bien plus grande que la course en elle-même. Le roller a évolué et l’attention s’est recentrée sur les compétitions traditionnelles depuis quelques années. Les championnats du monde sont redevenus l’évènement majeur de l’année. J’ai loupé beaucoup de championnats en consacrant une bonne partie de ma carrière à la glace : peut-être que cela joue, ainsi que le fait que je prends beaucoup de plaisir à courir les grands rendez vous en roller. Je dois également remercier mon sponsor BONT qui me fait confiance quant à ma préparation et me laisse viser les grands rendez-vous sans me pousser à trop courir : c’est un vrai luxe.

On doit aussi te rendre hommage, car tu as vécu un hiver compliqué, avec l’échéance majeure des Jeux olympiques assez difficile à vivre…

Le roller est mon bol d’air frais annuel. Je suis un vrai passionné et me projeter assez vite sur un autre objectif m’a permis d’avancer. Si je suis déçu ? La réponse est évidente, mais qu’aurais-je pu faire de plus ? Je me suis préparé de la meilleure manière possible, j’étais performant sur le début de saison mais pas de chance, je déclenche cette maladie…

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