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Bonjour Timothy, Quel week-end ! Une deuxième victoire en coupe du monde sur la Mass Start dimanche, après celle de Nagano en novembre dernier. Et un nouveau record de France sur 10 000 m (12:44.18) qui te qualifie pour le championnat du monde. Comment est-ce que tu sens après ce week-end riche en émotion ? 

Bonjour, 

Il est vrai que nous ne nous attendions pas à ces résultats.

Je ne vais pas dire qu’un miracle se soit produit, ce serait trop utopique. Ce que je veux dire par là, c’est que dans la vie d’un sportif, parfois, n’est visible que ce genre de résultat, dans le bon comme dans le mauvais. Cependant, dans la réalité, nous passons par des périodes très compliquées. 

L’aspect physique n’a été qu’une petite partie de ce week-end, malgré le fait que sur glace, si t’as les watts, t’as les watts, point barre. 

Je veux juste dire un grand merci, à celles et ceux qui m’accompagne au quotidien, à la fédération, au travail absolument monstrueux que les coachs font, à cette équipe de France, ou chacun et chacune me donne cette joie de vivre quand les moments sont plus difficiles.

Merci, à toutes ces personnes qui de près ou de loin, gardent leurs téléphones allumés, qui répondent et qui prennent le temps, qui connaissent les difficultés, et qui chaque jour me permettent d’être dans ce contexte, un athlète meilleur et enrichi de bonnes connaissances et d’expériences. 

Je suis le seul représentant de ces moments de joies, et je suis éternellement reconnaissant pour le soutien que tout ce monde peut me donner.

Mon week-end a été magnifique, quand tout se passe bien, c’est vraiment euphorique, et dieu sait à quel point dans l’euphorie, je suis expressif.

Revenons sur ta victoire sur la Mass Start, peux-tu nous dire quel était le plan de course et comment cela s’est passé de l’intérieur ?

Par rapport à la mass-start, je n’avais aucun plan de courses. 

Il est très paradoxal pour un athlète de laisser libre cours à son imagination et à ses pulsions, mais je pense que mes intuitions de course sont clairement plus avantagées. J’y vais à l’instinct.

Parce qu’on peut parler de la course pendant des heures, mais elle se passe toujours différemment. Je préfère donc ne pas perdre trop de temps et d’énergie là-dessus.

À L’intérieur de la course, le tempo des premiers mètres était très faible et la tension était très forte. 

J’ai pris la décision de mettre une attaque légère, elle était si faible que je m’attendais à avoir tout le monde dans mon sillage assez rapidement. 

J’ai vu que Jorrit (Jorrit Bergsma, un Néerlandais très expérimenté sur l’épreuve) était déjà prêt à lancer la poursuite. Donc ça ne m’a pas forcément rassuré sur l’idée de faire une longue échappée. 

J’étais déjà prêt à être contré et devoir récupérer de retour dans le peloton. 

Cependant, l’allemand a relancé l’allure de notre groupe de trois avec le Belge. 

Étant donné que le Belge était là pour faire échouer ce groupe (car son leader était dans le peloton), je me suis dit : « Je continue de pousser avec l’allemand, et au pire si ça va au bout, je suis assuré de faire 2 ou 3 ». Pour moi, c’était cohérent et m’assurait un bon résultat. 

Les podiums en coupe du monde sont très chers, alors monter sur le podium était déjà un objectif durant cette échappée. 

Le Belge était très ennuyant et je voyais que le train derrière était quand même bien engagé avec des tentatives de Jorrit et Metodej. Deux grands rouleurs et champions, je me suis dit qu’il allait falloir envoyer fort devant pour pouvoir tenir. 

Puis j’ai senti que, mine de rien, je n’étais pas mal du tout, et malgré les relais et les efforts, je gérais très bien mon effort.  

J’ai alors décidé d’envoyer les 2 derniers tours comme à un certain championnat d’Europe à Valence d’Agen. C’était soit je gagne, soit je fais un podium largement mérité. Finalement, j’ai réussi à ne pas perdre mon sprint, et j’étais très heureux. 

C’est beau de gagner comme ça, et de se faire honneur à soi-même, son pays, sa famille, et tous ceux qui m’aime et que j’aime en retour. 

J’ai vu que beaucoup ont passé une nuit très courte pour me regarder, je suis content d’avoir pu leur faire vivre ça si tard dans la nuit. 

Peux-tu nous raconter votre arrivée et comment se sont passés vos premiers entraînements ? Calgary est-une glace rapide, est-ce que c’était pour toi un objectif de la saison, pour lequel tu avais prévu d’être fort physiquement ?

À notre arrivée à Calgary nous avons rapidement été pris par des maladies, et infections. J’ai eu la chance d’être épargné. Je suis resté en bonne santé, et je n’ai pas eu à devoir gérer ce paramètre-là. 

Mes premiers entraînements ont été compliqués et je n’ai pas pu être énormément avec le groupe. J’ai dû bénéficier d’un programme hyper adapté. 

Et je remercie le travail du coach et des athlètes pour leur compréhension. 

Calgary est une glace dite rapide, du fait de son altitude, mais depuis quelques années, l’ovale à rencontrer des soucis, qui à mon sens, n’en fait plus une glace comme elle l’était à sa grande époque. Elle reste néanmoins de très bonne qualité et c’est très appréciable de patiner là-bas.

Alors oui, pour moi, ce week-end est un des deux les plus importants de l’année, pour le simple fait, que c’est le seul des six week-ends de coupe du monde qui a un 10 km au programme. C’est une distance, qui me correspond, mais dans laquelle j’ai eu quelques années de difficultés. 

La décision de prendre le départ a été prise la veille. Je n’étais pas encore certain que ma forme physique serait suffisante pour me permettre de performer. 

Finalement, sans être vraiment rétabli, j’ai pu réaliser mon meilleur chrono, avec quand même beaucoup de point à corriger qui pourrait me faire gagner 4 à 5 secondes. 

Grâce à ce nouveau record de France, je me qualifie et je serai au championnat du monde, avec les 11 autres meilleurs patineurs de la discipline. 

Prochaine étape, Milwaukee (USA). Êtes-vous déjà arrivés sur place et avez-vous pu patiner ? Comment abordes-tu ce week-end ? 

Nous venons d’arriver à Milwaukee, première fois, donc une nouvelle aventure et de nouvelles découvertes en prévision ! 

J’aborde ce week-end de la même manière que le week-end précédent, pas de prise de tête et j’y vais aux sensations, et puis on verra ce qui se passe !

Encore félicitations pour ta victoire sur la Mass Start et ta belle performance sur le 10 000 m. Nous avons hâte de te retrouver avec toute la team France dès ce week-end.